Plateforme de revendications
Les Centres de femmes
travaillent aussi en violences.
travaillent aussi en violences.
Mise en contexte
Au fil des ans, les centres de femmes ont développé une expertise en condition féminine dont la pierre angulaire est sans contredit la polyvalence. Leur approche globale est une approche toute en souplesse, qui respecte le rythme et les choix des femmes conformément aux principes de l’intervention féministe intersectionnelle. Cette approche est polyvalente et permet l’accompagnement des femmes en amont lorsque les problématiques qu’elles rencontrent sont multiples et complexes. En ce sens, les centres mettent de l’avant l’importance de la conscientisation, de la sensibilisation aux divers types de violences dans leurs manifestations concrètes. Ils soutiennent les femmes dans leurs démarches d’autonomie leur permettant d’acquérir plus de pouvoir sur leur vie. De plus, ils reconnaissent que les femmes sont les seules expertes de leur vécu. L’approche unique des centres permet de mettre en lumière les violences dites ordinaires qui sont souvent banalisées et de dénoncer le caractère systémique des violences faites aux femmes. Les centres de femmes sont spécialisés dans l’intervention et l’accueil des femmes vivant divers types de violences. Leur travail est donc complémentaire à celui fait par les autres acteurs du milieu.
Nos revendications
Considérant qu’il y a encore du chemin à faire pour enrayer tous les types de violences fondées sur le genre.
Considérant que les centres de femmes travaillent sur un large spectre de violences et donc sur toutes les violences que les femmes peuvent vivre.
Considérant que les violences faites aux femmes ne sont pas uniquement la violence conjugale et les violences à caractère sexuel.
Considérant que les violences faites aux femmes sont systémiques.
Considérant que les différents types de violences faites aux femmes se vivent et se manifestent différemment selon les systèmes d’oppression.
Considérant que les institutions et les services gouvernementaux reproduisent les violences faites aux femmes ce qui maintient et renforce les systèmes d’oppression en place et limite l’accès aux services.
Considérant que ces violences entraînent des conséquences néfastes pour l’ensemble des femmes particulièrement celles à la croisée des oppressions : les femmes autochtones, les femmes que la société racise et les femmes immigrantes, les personnes LGBTQ+, les femmes en situation de handicap, les femmes en situation d’itinérance, etc.
Considérant que le rôle des centres de femmes est déterminant dans la lutte contre les violences faites aux femmes et que leurs actions apportent des changements sociaux concrets.
Systèmes d’oppression
Les systèmes d’oppression sont à la racine des inégalités sociales, c’est-à-dire qu’ils les créent. Ils témoignent de la façon dont notre société est organisée à travers différents rapports de pouvoir. Ces systèmes se présentent en même temps, sans pouvoir se séparer les uns des autres dans la vie des femmes et ils produisent des violences complexes.
Patriarcat
C’est un système de valeurs, de règles, de normes, de pratiques et de politiques qui prétend qu’il existe une infériorité naturelle des femmes par rapport aux hommes. Parmi les nombreuses conséquences de cette croyance, il y a la division sexuelle du travail et la hiérarchisation des rôles attribués aux hommes et aux femmes. Le patriarcat est présent selon des normes et intensités différentes dans tous les pays.
Classisme
Le classisme désigne toutes les formes de discriminations fondées sur l’appartenance à une classe sociale. Les personnes appartenant à une classe élite, plus riche, plus éduquée ont plus de pouvoir et de crédibilité et sont considérées supérieures aux personnes moins éduquées, plus pauvres économiquement.
Hétérosexisme
L’hétérosexisme est le système d’oppression qui privilégie les relations amoureuses et sexuelles entre hommes et femmes et prétend que ce sont les seules faisant partie de la norme sociale établie. L’hétérosexisme inclut ainsi les discriminations et les préjugés qui favorisent les personnes hétérosexuelles aux dépens des gays, lesbiennes, bisexuels, etc.
Cisgenrisme
Le cisgenrisme est le système d’oppression qui considère que toutes les personnes sont de leur genre assigné à la naissance et que les personnes trans sont inférieures aux personnes cis. Être cisgenre est de s’identifier à son genre attribué à la naissance qui correspond à l’identité de genre que la société lui impose.
Âgisme
L’âgisme est une forme de discrimination fondée sur l’âge qui se traduit par des attitudes négatives ou par des gestes qui contribuent à l’exclusion sociale des personnes aînées. En général, le terme « âgisme » renvoie à deux concepts : une construction de la pensée répandue dans la société qui caractérise les personnes âgées à partir de stéréotypes négatifs sur le vieillissement, ainsi qu’une tendance à structurer la société comme si tout le monde était jeune, de telle sorte que les besoins réels des personnes âgées sont ignorés. Prétendre qu’une femme est inférieure par le seul argument de son âge (âgée ou jeune), c’est de l’âgisme. La particularité de cette discrimination, c’est que tôt ou tard, tous et toutes la vivront, personne n’étant à l’abri du vieillissement.
Capacistisme
Le capacitisme est le système d’oppression qui exclut les personnes ayant des limitations ou étant en situation de handicap et qui les identifie comme inférieures. Cette discrimination, basée sur le handicap, marginalise certaines personnes en fonction de leurs capacités sensorielles, motrices et cognitives. La particularité de cette discrimination, comme celle de l’âgisme d’ailleurs, c’est que tôt ou tard, tous et toutes les vivront, personne n’étant à l’abri d’une perte d’habileté physique et cognitive.
Grossophobie
Ce système d’oppression trouve sa source dans le culte de la beauté fixant la minceur comme étant un idéal à atteindre. Les attitudes et les comportements stigmatisants envers les personnes grosses se nourrissent de stéréotypes et de préjugés négatifs à l’égard des personnes ayant un poids considéré comme étant « trop élevé ». La société n’est pas construite de manière inclusive pour toutes les tailles, et c’est pour cela que l’on parle de grossophobie institutionnelle. L’offre limitée des vêtements, la taille du mobilier urbain, les transports en commun, les salles de spectacle ou de classe en sont de bons exemples. Cette situation rend difficile l’accès aux services et loisirs pour les personnes de taille plus importante.
Racisme
Le racisme renvoie à la manière dont un système reproduit des inégalités entre groupes d’individus selon une hiérarchie raciale. Il se traduit dans la façon dont le groupe dominant se définit comme étant la norme. Généralement, l’imposition de cette oppression se fait par les blancs. Pour le distinguer d’un racisme trop souvent compris comme l’ensemble des attitudes individuelles (préjugés, insultes, actes de violence, etc.) plus tôt que comme un phénomène systémique (écart dans les revenus, l’espérance de vie, ségrégation spatiale, etc.), on utilise le terme de « racisme systémique ». Le racisme n’est donc ni nécessairement conscient, ni exclusivement individuel et fait autant partie des institutions que de la socialisation.
Colonialisme
Cette oppression repose sur les conséquences des processus d’élimination, d’assimilation et de déplacement vécus par les Peuples Autochtones dont la présence était perçue comme un obstacle. La suprématie blanche est maintenue par l’imposition de nouveaux systèmes politiques et économiques qui remplacent celles des sociétés autochtones c’est pourquoi on parle aussi de racisme systémique.
Axes de revendication
L’R des centres de femmes et les centres qui le composent, revendiquent la reconnaissance de leur travail en violences systémiques faites aux femmes, et ce, de par les 4 axes suivants.