Le ministère de la Santé et des Services sociaux ne reconnait pas le travail des centres de femmes en violence
Le printemps dernier, un appel de projets a été lancé pour mieux répondre aux besoins des victimes et des auteurs de violence sexuelle et conjugale. L’occasion aurait été excellente pour soutenir le travail des centres de femmes en violence. Pourtant, sur l’ensemble des projets déposés, tous ceux des centres de femmes ont été refusés!
Une gestion budgétaire déficiente et excluant les centres de femmes
Les annonces des refus soulignaient que, si tous les projets déposés avaient été acceptés par l’ensemble des organismes œuvrant ou non en violence, une dépense de 104 M$ aurait été nécessaire, or il n’y avait que 18 M$ de disponible. Bien que le site annonce une dépense de 13 635 667 $ pour l’ensemble des projets retenus. Qu’en est-il du 4 364 333 M$ restant?
L’apport des centres de femmes du Québec en violence
Les centres de femmes œuvrent en violence depuis plus de 40 ans, voire 50 ans pour certains d’entre eux. Ils sont parmi les ressources que les femmes fréquentent lorsqu’elles se sentent prises par des évènements de leur vie, afin de l’améliorer. Dont les violences faites aux femmes.
La beauté de ces ressources, c’est que personne ne peut savoir pourquoi une femme va dans un centre de femmes. Elle peut y aller pour boire un café, avoir du soutien pour ses démarches d’emploi, parler de ses petits-enfants, de ses parents vieillissants. Elle peut y aller aussi pour partager ses idées pour changer le monde et s’impliquer dans une action collective pour défendre ses droits.
Les femmes fréquentent leur centre de femmes aussi parce que parfois, elles vivent des violences
Si la violence qu’une femme vit est conjugale et qu’il n’est pas dans ses choix de quitter son domicile, le centre de femmes peut la soutenir. Elle y trouvera d’autres femmes pour en parler, des ateliers pour améliorer son estime de soi, des intervenantes pour faire un plan avec elle et pour assurer sa sécurité si la violence s’exacerbe. Notre intervention est féministe et intersectionnelle; on s’adapte aux réalités des femmes.
Masculinistes et féminicides en expansion au Québec
À l’heure où les féminicides se multiplient et où les discours haineux des masculinistes prennent de plus en plus de place dans l’espace public, il semble inapproprié de faire de telles coupures sur la base d’une méconnaissance du travail des centres de femmes en violence. Ce sont les femmes qui en paieront le prix!
Les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes
En ces 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, L’R des centres de femmes du Québec veut porter à l’attention du ministre responsable des Services sociaux, M. Carmant, et de la ministre responsable de la Condition féminine, Mme Biron, que les centres de femmes, dans leur mission de redonner du pouvoir à celles-ci, travaillent nécessairement en violence. Une reconnaissance financière en ce sens est attendue!
À propos de l’R des centres de femmes du Québec
L’R des centres de femmes du Québec regroupe présentement 72 centres de femmes partout sur le territoire du Québec. Ceux-ci sont des milieux de vie pour toutes les femmes de leur communauté et interviennent sur tous les aspects de la condition de vie des femmes par leur trois volets : services, activités éducatives et actions collectives, pour l’amélioration directe de leur qualité de vie.