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par le G13

En février dernier, la CAQ annonçait son refus de considérer la motion présentée par la députée solidaire Ruba Ghazal en faveur de la mise en œuvre de l’analyse différenciée selon les sexes plus (ADS+). Cet outil intègre une perspective intersectionnelle au sein des politiques publiques et du prochain budget du gouvernement. « Ce n’est pas notre vision du féminisme », expliquait la ministre de la Condition féminine, Martine Biron. Sans attendre, le Collectif 8 mars a déploré l’hypocrisie du gouvernement caquiste.

Aujourd’hui, les membres du G13 se rallient au Collectif 8 mars pour dénoncer cette vision unilatérale et régressive du féminisme, qui contredit la Stratégie pour l’égalité adoptée par le gouvernement de la CAQ. Contrairement à ce qu’avance la ministre, il ne s’agit pas ici de « s’enfarger » sur des mots, mais de reconnaître la diversité des femmes au sein de politiques publiques qui ont un impact direct sur leurs vies. Ce refus révèle que le gouvernement n’a que faire des identités sociales, ethniques, économiques, sexuelles, physiques et psychologiques qui amplifient les discriminations quotidiennes auxquelles les femmes font face. C’est plus simple pour lui de mettre toutes les femmes dans le même panier.

Alors que le G13, le Collectif 8 mars et leurs alliées luttent pour un féminisme universel et pluri-versel ne laissant aucune femme derrière, le gouvernement continue de résister au changement. Ce choix de la CAQ est méprisant envers les catégories les plus vulnérables de la population. Le G13 souhaite témoigner son soutien et sa solidarité pleine et entière au Collectif 8 mars, pour défendre les droits de toutes les femmes.

L’ADS+ et la perspective intersectionnelle sont des outils d’analyse innovants utilisés par plusieurs gouvernements à travers le monde. Ils sont essentiels au développement d’une société plus juste et à la réduction des inégalités. Le nier, c’est rejeter l’existence de différents facteurs discriminatoires (l’âge, l’origine éthnique, l’orientation sexuelle, la situation socio-économique, les facteurs de santé physique et mentale, la présence d’un handicap…) qui placent différentes barrières à l’atteinte de l’égalité entre les hommes et les femmes et entre les femmes, elles-mêmes. Plus on retarde la mise sur pied de l’ADS+ et plus on consent à maintenir un grand nombre de femmes dans la vulnérabilité.

À l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, les membres du G13 affirment qu’elles restent plus déterminées que jamais à défendre les droits des femmes. Toutes les femmes!

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