L’éducation à la sexualité, un droit bafoué chez les jeunes Québécois·es
Un an après la mise en oeuvre des contenus obligatoires en éducation à la sexualité dans les écoles du Québec, la Coalition pour l’éducation à la sexualité constate que, faute de moyens financiers et humains, son implantation n’a pas eu lieu partout. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités!
Les chiffres sont alarmants
- Le nombre de cas déclarés de chlamydia a doublé chez les 15-24 ans depuis 2008.
- La fréquence la plus élevée d’agressions à caractère sexuel est chez les filles de 12-14 ans.
- Les filles et les femmes racisées et celles issues des communautés autochtones sont surreprésentées chez les victimes d’agression sexuelle.
- 95% des jeunes trans ne se sentent pas en sécurité en milieu scolaire.
- 2/3 des élèves LGBTQ+ et 1/3 des élèves hétérosexuel.les vivent de l’homophobie à l’école.
- Les filles et les femmes en situation de handicap ont les mêmes besoins que leurs pair·es, mais sont souvent désexualisées et exclues de l’éducation à la sexualité.
Le gouvernement Legault continue de faire cavalier seul
En dépit de ces données, le gouvernement caquiste ne dédie qu’un maigre 4,73 $ par élève et par an à l’éducation à la sexualité, ne prévoit toujours pas de formation adéquate au personnel et n’a aucun moyen d’évaluer la mise en oeuvre. Aucune collaboration globale n’existe avec le communautaire, notamment via la Coalition pour l’éducation à la sexualité portée par la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), qui rassemble plus d’une centaine d’organismes. Nos allié·es des milieux scolaire et de la santé témoignent aussi de leur difficulté de collaboration avec le ministère.
Face au statu quo du gouvernement, le communautaire se mobilise
Le gouvernement n’ayant fait part d’aucun plan pour améliorer la situation, le communautaire se mobilise. Des outils pédagogiques ont été créés, des colloques et des journées de réflexion pour le corps enseignant et les intervenant·es ont eu lieu, des ateliers pour les jeunes ont été développés et animés, des interventions de toutes sortes ont été réalisées pour répondre aux besoins des jeunes, etc. Toutes ces actions ont été concrétisées par les organismes communautaires afin d’épauler le milieu scolaire, souvent au détriment de leur mission première.
Nous nous mobiliserons tant que le gouvernement sous-estimera l’ampleur des besoins en éducation à la sexualité! Nous réitérons : que le gouvernement alloue des ressources financières réalistes, travaille en collaboration avec l’ensemble des acteurs·ices et évalue cette année d’implantation des contenus obligatoires pour garantir le droit à une éducation à la sexualité de qualité aux jeunes Québécois·es.
Les groupes issus de la Coalition pour l’éducation à la sexualité*
* Liste des organismes signataires :
Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN)
Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles
Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
L’R des centres de femmes du Québec
Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec (RAFIQ)
Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale
Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM)
Centre de santé des femmes de la Mauricie
Centre de solidarité lesbienne (CSL)
Grossesse-Secours
Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF)
Pages reliées :
Nombre grandissant de demandes aux organismes communautaires pour faire l’éducation à la sexualité, Radio-Canada, 02.09.2019
Québec dépense moins de 5$ par élève pour l’éducation sexuelle, Le Devoir, 27.08.2019
Hétéro l’école? Quand l’éducation sexuelle participe à la stigmatisation, Radio-Canada, 27.08.2019