Les membres du Groupe des 13, une table de concertation de près de 20 groupes et regroupements provinciaux féministes œuvrant pour les droits et l’égalité de toutes les femmes, réservent un accueil plutôt mitigé à la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes dévoilée le 29 juin 2017 par la ministre responsable de la Condition féminine, Mme Lise Thériault. En effet, l’approche de financement par projets proposée dans la stratégie pour reconnaître et consolider l’expertise des groupes de femmes ne garantira pas leur pérennité à long terme. Depuis quelques années, nous sommes confrontés à une diminution du soutien du travail de recherche, de défense des droits et de promotion de l’égalité. De plus, le changement du financement des groupes autonomes de femmes a un impact sur les choix démocratiques et autonomes des organisations.

Avec les politiques de financement actuelles, on favorise davantage le changement des femmes elles-mêmes que le changement de la société. Selon la ministre Rita de Santis, responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques, «la femme doit assurer son propre bonheur». Ainsi, l’augmentation de 10,000$ pour financer les tables régionales des groupes de femmes nous apparaît nettement insuffisante. Il faudra s’assurer que les nouvelles sommes profitent véritablement aux groupes sur le terrain qui, par leur approche globale, apportent un soutien direct aux femmes dans toutes les régions du Québec.

La stratégie cible des groupes de femmes en situation de vulnérabilité, comme les femmes immigrantes ou les femmes handicapées. Toutefois, nous déplorons le peu de mesures spécifiques à leur égard.

Nous tenons toutefois à saluer les principes directeurs qui visent à parvenir à une véritable égalité de fait, et ce dans toutes les sphères de la société. Malheureusement, nous demeurons préoccupées et déçues du peu de mesures qui visent les changements structurels.

Nous saluons la réintroduction des cours en matière d’éducation à la sexualité qui a été longuement revendiquée par les groupes de femmes.

En ce qui concerne la création d’un nouvel «indice québécois de l’égalité» complémentaire à l’analyse différenciée selon les sexes (ADS), il ne doit pas se limiter à des données statistiques, mais tenir compte des impacts des programmes et des mesures sur les difficultés que rencontrent les femmes.

Pages reliées :
L’égalité pour toutes les femmes sera-t-elle atteinte en 2021?, Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec, 29.06.2017
La parité demeure un objectif politique à atteindre au Québec, Groupe Femmes, Politique et Démocratie, 29.06.2017
Les mesures présentées par les libéraux doivent être plus que des vœux pieux, CSN, 30.06.2017
La lutte pour l’égalité hommes-femmes piétine au Québec, Le Devoir, 30.06.2017