On a tendance à séparer en thèmes la manière de mener des luttes sociales. C’est le cas avec le féminisme et l’antiracisme. D’un côté, on trouve le féminisme et ses luttes pour l’égalité des genres, comme celle contre la culture du viol. De l’autre, il y a les mouvements qui poussent la société à reconnaître enfin la nature systémique du racisme. Certains milieux tentent des croisements entre les deux, mais la pratique demeure malheureusement trop marginale.

Organisée par l’ORÉGAND en partenariat avec le RéQEF, cette conférence-midi d’Alexa Conradi, militante et auteure du livre « Les angles morts : perspectives féministes sur le Québec actuel », avait lieu le 31 octobre 2017 à l’UQO.

Avec cette conférence, Alexa Conradi nous invite à considérer la possibilité que les deux luttes doivent se mener l’une avec l’autre. Que l’une ne peut réellement connaître de succès sans l’apport de l’autre. Elle aborde quatre thèmes : la violence dirigée envers les femmes autochtones, la culture du viol et le système de justice, l’austérité et l’écart grandissant entre les riches et les pauvres, et le rapport du Québec à l’islam. À travers ces sujets au cœur de l’actualité et les travaux parlementaires, Mme Conradi tente de tracer les contours d’un féminisme antiraciste et anticolonial propre au contexte québécois.

L’invitation à penser le féminisme et le racisme ensemble est d’autant plus urgente que la droite identitaire exploite des thèmes qui lient sexisme et racisme, ce qui divise la population. Pensons à la manière dont on a cherché et cherche encore à ériger un mur entre les femmes québécoises d’origine canadienne-française et les musulman.es, particulièrement les femmes portant le hijab.